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Rencontre d’artiste : entretien exclusif avec Mesmer Ndienang Dapabko

À l’ère où nous sommes, la reconquête de son identité n’est plus un choix pour les Africains mais une nécessité aux mille enjeux.

Mesmer Ndienang Dapabko.

Vertus et profondeurs, sur les murs de l’Université de Lomé, l’œuvre de Mesmer Ndienang Dapabko vise à susciter de la foi et de l’espoir en volant quelques coups d’œil aux passants. Sans fard, entre peur et expectation, l’artiste se livre à nous.

Bonjour M. NDIENANG DAPABKO. Vous faites partie du groupe de jeunes artistes plasticiens qui ont réalisé les fresques murales sur le mur de l’UL. Quels ont été vos sentiments lorsque vous avez été choisi pour cette tâche ?

Il faudrait avouer que ce fut un comme une utopie qui devenait réalité, mais c’était aussi un sentiment de peur, lié au défi qu’il fallait relever. Oui, les enjeux étaient légion et les attentes de la Mairie et du peuple togolais devaient être satisfaites.

Vous avez été découvert par le grand public lors de la première exposition à laquelle vous avez participé sous le thème : ‘’Les couleurs pour sauver le monde’’ en 2018. Quelle incidence cet évènement a-t-il eu sur votre carrière ?

Cette première expérience fut un gisement d’enthousiasmes pour moi, car elle m’a permis de comprendre que la distance entre l’Art et l’homme n’existe pas, mais qu’au contraire l’Homme est Art et l’Art est Pensée.

L’œuvre que vous avez réalisé, vous l’avez intitulé les messagers vertueux. 14 au total, la liste est-elle exhaustive ? (sinon, quels autres messagers vertueux pour compléter la liste déjà existante ?)

Bien-sûr que non, les vertus il en existe une infinité, pour ne pas dire qu’on en crée tous les jours. S’il fallait en ajouter quelques-uns à ma liste je parlerai du courage, de la justice, du pardon, de l’égalité

Parmi les messagers vertueux, l’un nous intéresse particulièrement puisqu’étant probablement adressé à tous les Africains, « Identité : Qui sommes-nous ? Oui nous avons une identité, oui nous avons des racines, valorisons-les et disons non au mimétisme des cultures étrangères ». Quel est selon vous, l’impact qu’aura la reconquête de l’identité sur les pays de notre continent ?

En effet à l’ère où nous sommes, la reconquête de son identité n’est plus un choix pour les Africains mais une nécessité aux mille enjeux. Des impacts, il y en a, mais le développement du continent en est l’aboutissement majeur.                   

Comment la reconquête de l’identité se traduit-elle dans l’exercice de votre profession ?

Elle se traduit par une approche artistique qui conjugue Identité, Beauté et Utilité.

Quel rôle peut jouer une telle œuvre en une période comme celle que nous vivons actuellement, la crise du Coronavirus ?

En cette période de COVID-19, certaines personnes n’ont pas compris l’initiative de la Mairie de la commune du Golfe 3 et de son Maire Kamal Alawo ADJAYI. En toute situation, il y a des acteurs et des spectateurs, mais tous deux ont en partage les émotions qui entourent les évènements ; ainsi, l’idée était au travers de ces œuvres, de détourner pour quelques instants la pensée du public spectateur de la douleur de la pandémie, pour les charger d’espoir et de foi en un lendemain meilleur.

Quelles sont vos perspectives ?

Il faut dire qu’après un tel accomplissement, on ne peut que voir l’avenir avec les yeux plus grand que le monde. Avec des frères d’armes, nous avons monté l’équipe African Art Awakening au travers de laquelle nous comptons apporter notre modeste contribution à la renaissance de l’art dans le monde et en Afrique en particulier.

Merci

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