Rencontre d’artiste : interview exclusif avec Aminata Sori

L'Equipe NF
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L’œuvre insiste sur l’importance de la sincérité de l’histoire, témoin inconditionnel de notre passé, à travers la charge créée sur les pans de murs précédant le rayonnement du Togo.

Kra Aminata Carine Sori

Courbes et couleurs vives, Aminata Sori teinte ses œuvres de sa féminité. Ici, elle jette un regard particulier vers l’histoire et suscite des pensées. Pleinement architecte et artiste, par ses œuvres, elle ambitionne d’apporter un souffle nouveau à l’art dans son histoire. Pour vous, nous l’avons rencontré.

Bonjour Mlle SORI. Vous faites partie du groupe de jeunes artistes plasticiens qui ont réalisé les fresques murales sur le mur de l’UL. Quels ont été vos sentiments lorsque vous avez été choisi pour cette tâche ?

Lorsque j’ai été choisie pour cette tâche, j’ai été surprise mais très heureuse. Surprise pour cette opportunité qui semblait arriver si vite, pour ma jeune expérience ; mais en même temps satisfaite et heureuse d’y participer, car je voyais en cela, au-delà des expositions auxquelles j’avais déjà participé, une occasion de montrer de quoi je suis capable et me donner à fond.

En prélude à cette expérience, vous avez participé en mars 2020 à une exposition dans votre école sur le thème « la femme ». Quelle incidence cela a-t-il eu sur vous et votre crédo en tant qu’artiste ?

En tant qu’artiste, cela m’a permis tout d’abord d’acquérir plus de connaissances, d’améliorer mes techniques de travail, mais aussi de découvrir d’autres facettes de ce qu’est la femme. En plus, j’ai aussi amélioré mon travail en équipe.

En tant que femme, quelle place occupe les questions liées à votre genre dans vos créations ?

En tant que femme, les questions liées à mon genre occupent une place assez significative dans mes créations. J’associe mon genre à la douceur et à la vie, éléments que j’ai eu à symboliser par les courbes et les couleurs vives.

Les mains historiques, ainsi est intitulé votre œuvre. Au-delà des atouts de ces mains, comment insistez-vous dans votre œuvre sur l’importance de la sincérité de l’histoire ? 

Les mains historiques, oui, parce qu’elles sont très symboliques, et au-delà de la bouche, sont très sollicitées dans la communication. Au-delà de leurs atouts, l’œuvre insiste sur l’importance de la sincérité de l’histoire, témoin inconditionnel de notre passé, à travers la charge créée sur les pans de murs précédant le rayonnement du Togo. Une charge qui traduit la joie de connaitre ses origines, mais aussi la mélancolie d’une partie de l’histoire encore méconnue.

« Vivre ensuite philosopher », oui. Mais d’un autre côté ne pensez-vous pas que « philosopher » sur ce que les « mains historiques » nous présentent aujourd’hui permettrait d’envisager plus sereinement le futur, de mieux vivre ?

Vivre ensuite philosopher parce qu’au fond, ventre affamé n’a point d’oreille, parce que sans ce souffle de vie, rien ne verrait le jour. Cependant, force est de reconnaitre que philosopher sur ce que nous présentent les mains historiques permettrait au-delà du beau, d’enseigner sur l’importance de l’histoire, mais aussi amuser le citoyen lambda qui pour aider les médecins en cette période de Coronavirus devrait respecter les mesures barrières.

Vous avez toujours voulu allier l’exactitude des mathématiques à l’art du dessin, ce qui vous a conduit à l’architecture. Cela a-t-il également été pour quelque chose dans le choix de l’histoire comme thématique centrale de votre œuvre ?

Le choix de l’histoire comme thématique centrale de mon œuvre, n’est pas lié à ce qui m’a conduit en architecture mais il s’inscrit plus dans un élan d’hommage, de reconnaissance, aux pionniers du Togo dont la reconnaissance se présente comme une évidence. 

Vos perspectives

J’ai en vision, au travers de mon équipe, de me perfectionner dans le domaine artistique, de le révolutionner et d’apporter ma pierre à l’édification de l’histoire de l’art.

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