Festilarts 2021

L'Equipe NF
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L’an 2021, et les 25, 26 et 27 août a eu lieu la quatrième édition du Festilarts (Festival International des Lettres et des Arts) à l’Université de Lomé. Pendant trois jours, les divers acteurs du monde artistiques et littéraires se sont rencontrés à la Bibliothèque, à l’Auditorium et dans le Hall de la Présidence de l’Université de Lomé. En prélude aux activités principales du Festilarts, du 11 au 21 août se sont déroulés des ateliers en liens avec la littérature et les arts en faveur des étudiants et autres amateurs de ces secteurs. Cette édition du Festilarts, ayant reçu le plein soutien de la Faculté des Lettres et des Arts et de la Présidence de l’Université a été placée sous le thème : « L’ombre des choses à venir in/certitudes et création en périodes de confinement ». Les plasticiens, les écrivains et les participants à cette édition du festival sont essentiellement nationaux en raison des contraintes de voyage liées à la situation sanitaire. Plusieurs activités ont meublé le Festilarts : des conférences, des dédicaces, des discussions, exposition, divers spectacles sans oublier la remise du PL-KMN 2021. 

EN PRELUDE AU FESTIVAL : LES ATELIERS

Les activités pré-festival, les divers ateliers, ont essentiellement eu lieu au sein de l’Université de Lomé à la Maison Baobab et à American Corner les matinées et les après-midis, du mercredi 11 au samedi 21 août.

L’atelier création dénommé « Texte et prétexte : de la dramaturgie textuelle à la dramaturgie corporelle », animé par Marléne Douty et Roger Atikpo a ouvert les hostilités. Bien qu’étant prévu pour le 11 août, la première rencontre dans le cadre de cet atelier s’est tenu le vendredi 6 août à 9h00 à la Maison Baobab. Il a fallu, vu le caractère particulier de l’atelier de dramaturgie et le fait que certains participants ne soient qu’aspirant au monde du théâtre, rencontrer ceux qui ont manifesté leurs disponibilités pour une rencontre préliminaire au cours de laquelle des instructions claires ont été données. L’atelier-création s’est basé sur le recueil de poésie de Patron Henekou, Des cheveux et des ongles.  Les sessions ont donc eu lieu les 9, 11, 13, 14, 18, 20, 21 et le 24 août, en préparation à la restitution. 

Texte et prétexte : de la dramaturgie textuelle à la dramaturgie corporelle
Participants à l’atelier de Dramaturgie corporelle en représentation

Aux matins des 17, 18 et 19 août, l’intervenant Kokouvi Dzifa Galley, dramaturge, poète et nouvelliste, a animé l’atelier « L’écriture de la nouvelle ». La formation a débuté le 17 août autour de 9 h 30 min après les mots d’ouverture du Directeur du festival, le Dr Patron Henekou. Les travaux de l’atelier proprement dits ont commencé avec la présentation des participants et les objectifs que le formateur assigne à cet atelier, à savoir : renforcer les capacités des participants en matière d’écriture littéraire, plus précisément celle de la nouvelle.

Il y a eu une présentation des techniques de base du récit mettant particulièrement l’accent sur le travail du style, de l’intrigue, de la voix, de l’organisation spatio-temporelle, la création des personnages dans le récit. Après cette présentation théorique les participants ont été soumis à un exercice pratique d’écriture pour l’amélioration de leur texte déjà soumis dans le cadre des ateliers du Festilarts.  Ensuite, une nouvelle du formateur, « Le code », a été lu. Sur cet exercice la journée a été clôturée à 13h 15 min. Le deuxième jour, c’est-à-dire le 18 août, à American corner, les textes produits ont été lus. Chaque présentation a été amendée par les participants eux-mêmes. Cette séance a été suivie de la présentation du cadre théorique de la nouvelle par le formateur. Il s’est agi à ce niveau des techniques qui fondent la spécificité de nouvelle par rapport au récit. Quelques apports et expériences des participants ont suivis. Un exercice d’écriture a mis fin à la deuxième journée.

L’écriture de la nouvelle, Dzifa Galley en atelier

Le 19 août 2021, troisième et dernier jour de la formation, débuté autour de 9 h 00, la journée a été consacrée à la lecture du reste des différents textes produits par les participants, suivie des commentaires et amendements de l’assistance, ponctués des observations du formateur et aussi la révélation de quelques secrets liés à l’écriture.  Après cette séance d’échange, un clin d’œil a été fait à l’un des genres majeurs de la littérature : le roman. Ainsi, un accent particulier a été mis sur ce genre littéraire dans sa spécificité à travers une présentation de ses traits généraux par le formateur suivi d’échanges entre participants. Les travaux de cet atelier ont pris fin autour de 12h 10min. Le formateur a offert à chacun des participants à son atelier l’une de ses œuvres poétiques : Bris de vie, bris de souffle.

L’atelier de poésie « Figures et style » de Renaud Dossavi a été prévu pour présenter les « écoles » principales de la poésie au Togo et leurs styles d’écritures ; entre le fond et la forme. Il était également question de parler de « qualité » et outiller les jeunes poètes(esses). L’atelier, dû à un malheureux cas de force majeur subi par l’intervenant, n’a pas pu avoir lieu. 

Jean Kantchébé est intervenu pour son atelier « Les enjeux de l’écriture théâtrale : comment construire une pièce de théâtre ? » les 18 au 19 août de 14h à 16h à American Corner. Les activités ont débuté à 14h 15min avec au total 11 participants dont une fille. M. Patron Henekou, Directeur du Festival, a présenté l’animateur de l’atelier. Tout a commencé par une présentation de la personne de M. Jean Kantchébé suivit de celle des participants. La session s’est appesanti sur la définition du théâtre, sur ses genres et formes et sur la description des processus de construction d’une pièce de théâtre avec des explications et exemples tirés des chefs d’œuvres de certains dramaturges. La séance de ce jour s’est terminé à 16h50 en raison de la pertinence des sujets abordés suivi d’un exercice à faire pour la seconde rencontre. La seconde session a vu la participation de certains étudiants absents à la première séance. Elle a permis tout d’abord de faire une synthèse sur la séance passée afin de permettre aux nouveaux participants de bien prendre le train en marche et aussi de passer en revue tous les grands aspects de l’écriture d’une pièce de théâtre. Comme la séance passée, M. Kantchébé a donné la parole aux participants. Il a ensuite essayé de répondre à leurs questions avec des explications adéquats. Une pluie a retardé le départ des participants.

Les enjeux de l’écriture théâtrale : comment construire une pièce de théâtre ?

C’est à la Maison Baobab que s’est déroulé l’atelier de « Critique littéraire journalistique » du Dr Anoumou Amékudji. Dans la matinée du vendredi 20 août, l’intervenant a fourni aux étudiants présents des outils permettant de faire une bonne critique littéraire journalistique. Diverses activités ont été réalisées notamment, des parties de l’émission « Randonnée » ont été écoutées et commentées par l’intervenant et les participants présents. Ensuite, des questions d’ordre divers liées pour la plupart aux aspects pratiques de la critique, aux difficultés qui y sont liées dans le milieu littéraire au Togo ont été abordées.

« Critique littéraire journalistique », Dr Anoumou Amékudji

Le samedi 21 août dans l’après-midi, le Camerounais Ray Ndébi a clos les sessions des ateliers de la semaine. Connecté à internet, il a animé son atelier placé sous le thème : « Les codes et les clés : accéder à l’esprit de l’écriture ». L’atelier a eu pour but de permettre aux participants de traverser leurs limites de lecture et envisager un autre univers, au-delà de leurs attentes et de leurs convictions.

VERNISSAGE DE L’EXPOSITION

La soirée du 24 août dans le hall de la Présidence de l’Université de Lomé a été le lieu du vernissage de l’exposition du Festilarts.  La cérémonie s’est ouverte par un succinct mot de bienvenue du maître de cérémonie. Il s’en est suivi une courte allocution du Président du comité d’organisation du Festilarts qui a invité les convives présents à « absorber les émotions et lumières que suscitent ces expositions avec ou sans modération »

Patron Henekou, Président du comité d’organisation du Festilarts

. Le Directeur de Cabinet du Président de l’Université de Lomé, représentant le Président de l’Université de Lomé, M. Yves Sosoe a, en ce qui le concerne, assuré l’assistance de la réjouissance de l’Université de Lomé d’accueillir l’exposition des œuvres d’art, au-delà même de l’appui institutionnel dont bénéficie le Festilarts.

Hall de la Présidence de l’Université de Lomé, le représentant du Président de l’Université de Lomé prononce un discours au Vernissage des œuvres de l’exposition

Avant la présentation de leurs œuvres par les artistes Jean Koumy, Ankude Laka et Sika Akpaloo, l’un des commissaires de l’exposition, M. Ameh Gbossou a entre autres, dans sa courte intervention exprimé les défis relatifs aux cadres de l’exposition. L’assistance a ensuite été conviée à faire la visite des œuvres exposés. Un cocktail gracieusement offert par les organisateurs a conclu la soirée sur un ton bon enfant.

Public

LE FESTIVAL

Le premier jour

Le Festival International des Lettres et des Arts s’est ouvert au matin du 25 août à l’Auditorium de l’Université de Lomé. La cérémonie d’ouverture a vu intervenir tour à tour le Président du comité d’organisation, Dr Patron Henekou, du Doyen de la Faculté des Lettres, Langues et Arts de l’Université de Lomé, Prof. Komlan Essizewa, et le Directeur de Cabinet du Président de l’institution, Dr Yves Sosoe.

Le court intermède, assuré par la slameuse Safir Kpé, qui a suivi les précitées interventions, a laissé place à la conférence du Festilarts prononcée par l’artiste plasticien Eric Wonanu et modéré par Dr. Kokou Azamede, Maître de conférences à la Faculté des Lettres, Langues et Arts. Au cours de cette conférence du même thème que le festival ; « L’ombre des choses à venir in/certitudes & création en périodes de confinement », Eric Wonanu a touché divers problématiques liés au domaine de l’art et de la littérature, notamment le paradoxe entre la stature des artistes togolais et le marché de l’art du pays. Il a par ailleurs souligné l’absence des lieux d’expositions au Togo. L’artiste a ensuite échangé avec le public dans un débat enrichissant au cours duquel les parties prenantes ont exprimé le souhait l’intervention structurée des décideurs afin de donner au secteur culturel un essor réel et durable.

Eric Wonanu

Une conversation entre les différents artistes plasticiens a fait suite à la conférence suivie d’un intermède. Jean Koumy, Laka et Sika Akpaloo ont abordé des sujets liés à leurs parcours, démarches, influences et impressions dans un échange modéré par les commissaires Ameh Gbossou et Adama Ayikoue. Le fait que les œuvres d’art aient été adaptés au milieu a été l’un des sujets notoires. Les activités de la matinée se sont conclues sur les visites des stands des sponsors et des maisons d’éditions sur l’esplanade de l’Auditorium et des expositions à la Bibliothèque de l’Université de Lomé.

Dans l’après-midi, l’association Le Littéraire a procédé à une présentation autour de l’œuvre Un destin funeste de Kokou Fambi, consacré lauréat de la première édition du prix littéraire Plumes fraîches. Les questions ont tourné entre autres autour de l’œuvre et des mécanismes d’écritures de l’auteur et également de son statut d’écrivain.

Dans la soirée, une conversation-dédicace autour de l’œuvre de Patron Henekou, Des cheveux et des ongles a eu lieu. A la Bibliothèque de l’Université de Lomé, l’auteur a conversé avec Roger Atikpo et Marléne Douty qui ont mis le texte en scène, et Cal Avono, critique littéraire. 

Conversation autour de Des cheveux et des ongles

La conversation a laissé place au spectacle de théâtre Des cheveux et des ongles, texte de Patron Henekou, qui est en réalité une restitution de l’atelier « Texte et prétexte : de la dramaturgie textuelle à la dramaturgie corporelle » animé par Roger Atikpo et Marléne Douty. Les comédiens, participants de cet atelier, ont majestueusement performé et restitué leurs acquis devant un public conquis. 

Le deuxième jour

La matinée du jeudi 26 août a été meublée par la dédicace de divers œuvres provenant des éditions L’Harmattan Togo (pièce de théâtre Le glaive des couleurs), Oracle Editions (Les romans L’avenir rêvé et Les femmes se cachent pour commander) et AGAU Editions (Le recueil de nouvelles Vendredi soir sur la 13). Les sessions ont permis de découvrir et les œuvres, et les auteurs notamment par des questions adressées par le public à leurs endroits. 

L’après-midi a été consacré à une importante rencontre entre les éditeurs et les agences littéraires. Ont été représentés : les Editions Awoudy, AGAU, Oracle, L’Harmattan Togo, et les agences littéraires Aquila et Ônoan connecté depuis le Cameroun. Les questions notables ont concerné la place et l’utilité des maisons d’éditions dans le milieu togolais et camerounais, la relation et la différence entre une agence littéraire et une maison d’édition. Les intervenants ont également abordés les effets de la crise de la Covid-19 sur leur travail et le mal de la basse qualité de certaines œuvres littéraires et la responsabilité des maisons d’éditions.

Dans la soirée du jeudi 26 août, Sena Sewovon a été le maître de cérémonie du spectacle de déclamation de poésie par Yao Kouma, Nouhr-Dine Akondo et Patron Henekou qui a précédé le spectacle de théâtre et de conte. Mario Attidokpo (La vérité sort de la bouche des enfants, et Madame Covid-19 à la barre), Al Sydy (Blues de la pirogue) et Rachida Tahirou (Grand tambour) ont animé ce dernier spectacle. 

Le troisième jour

C’est le vendredi 27 août que s’est clôturé le Festilarts. La septième dédicace du festival s’est déroulé en ce jour. Les Editions Awoudy ont procédé à la dédicace de l’œuvre Le soleil attendra de Sandra Ahavi. C’était au même moment le lancement d’une nouvelle collection dénommée « Plume Libre » que dirige l’auteur togolais Théo Ananissoh. Des questions diverses ont été abordé lors des interventions de Mawuse Heka, Directeur des Editions Awoudy et par Théo Ananissoh. L’absence de l’auteure a été comblée par la projection d’une vidéo d’elle parlant de son livre et exprimant sa gratitude.

Après un intermède, le Prof Koffi Molley et la poète Ketline Adodo en qualité de membres du jury ont conversé avec les quatre finalistes du Prix Littéraire Komla Messan Nubukpo 2021 en l’occurrence Jeannette Ahonsou, Kokouvi Dzifa Galley, Renaud Dossavi et Thérèse Karoué-Atchall. 

L’après-midi, dernière session du Festilarts, a été consacré à la solennelle cérémonie de remise du Prix Littéraire KMN. C’est devant un public plein d’expectative que le Doyen de la FLLA a prononcé ses mots de bienvenue.  Les visuels des douze participants du PL-KMN passant en projections, il s’en est suivi de courtes lectures d’extraits des ouvrages par les finalistes. Le président du jury, Koffi Molley, Maître de conférences à la Faculté des Lettres, Langues et Arts, a ensuite mis fin au suspense en annonçant les résultats tant attendus. Les trophées et attestations ont ensuite été remis aux lauréats par le Représentant du Président de l’UL, le Doyen de la FLLA, les Membres du Jury Ketline Adodo et Koffi Molley. Les lauréats ont ensuite exprimé leurs vives réactions qui étaient positives. Le Président du Comité d’organisation, Patron Henekou a exprimé dans sa courte allocution des remerciements à l’endroit notamment des autorités universitaires, des partenaires du Festilarts et de toute l’équipe d’organisation et de communication. Le discours de clôture du Représentant du Président de l’Université de Lomé a mis fin à la quatrième édition du Festival International des Lettres et des Arts sur une note festive.

Officiels et lauréats du PL-KMN

La quatrième édition du Festilarts en quelques chiffres

Cette édition du Festilarts a connu au total sept (7) ateliers de théâtre, d’écritures et d’art plastique, sept (7) dédicaces, quatre (4) conversations littéraires et artistique, une (1) conférence, six (6) spectacles de théâtre, de contes et de poésie, dix-huit (18) jours d’exposition regroupant quatre (4) plasticiens et quarante-deux (42) pièces réparties sur deux sites, et trois (3) lauréats du PL-KMN.

Le contexte sanitaire a motivé l’organisation des activités en présentiel et en ligne. La participation en présentiel a été relativement faible avec un public estimé à sept cent (700) participants environ pour les quatre jours d’activités y compris le vernissage. L’un des points positifs de cette édition a été la visibilité du Festilarts en ligne. En effet, les informations et activités relayées sur la page Facebook du Festilarts ont touché un chiffre record de près de vingt-trois mille (22 932) personnes au cours du mois d’août. Un compte YouTube au nom de Nimble Feathers a été créé pour abriter et rendre plus accessibles plusieurs activités enregistrées.

L’organisation se réjouit d’un autre point positif majeur que constitue le nombre de partenaires enregistrés à cette édition. Dix-sept partenaires au total ont soutenu le festival dont dix (10) financièrement, cinq (5) en nature et deux (2) moralement et techniquement. 

Le Comité d’organisation voudrait saisir l’occasion pour exprimer toute sa gratitude aux autorités universitaires, particulièrement au Président et à toute son équipe, pour l’appui matériel, financier et moral apporté pour le succès de cet événement. Les remerciements du comité vont aussi à l’équipe décanale de la Faculté des Lettres, Langues et Arts, au groupe Adept/Codirel et à tous les partenaires dont les logos sont mis en valeurs sur la première page de ce rapport. 

Fait à Lomé, 12 septembre 2021

Le Président du Comité d’organisation

Dr Patron K. Henekou

Veuillez télécharger le rapport en fichier PDF en cliquant sur le lien ci-dessous.

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