La Foire Internationale du Livre de Lomé

L'Equipe NF
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Steve Bodjona, Promoteur de la FI2L (Crédit photo: Togo Cultures)

Les publications jouent un rôle crucial dans la conservation, la promotion et la diffusion de la culture. Elles constituent avec la presse des outils de développement socio culturel. Au Togo, l’édition et l’importation de livres, et plus globalement, l’accès du public le plus large aux produits imprimés est mitigé. L’édition, le livre et la littérature selon les directions stratégiques de la Politique culturelle du Togo (mars 2011) prévoient « l’organisation d’échanges entre écrivains nationaux et étrangers à travers des rencontres, des débats, des foires, des salons littéraires et des résidences d’écriture. »  Dans le même ordre d’idées, la Politique nationale du livre et de la lecture (octobre 2013) dans ses stratégies pour stimuler la création littéraire et sa critique recommande de « favoriser l’organisation d’échanges entre écrivains nationaux et étrangers à travers des rencontres internationales, des débats, des foires, des salons littéraires et des résidences d’écriture » C’est dans l’optique de répondre à ces orientations que la Foire Internationale du Livre de Lomé (FI2L) a sa raison d’être.

 La Foire Internationale du Livre de Lomé qui est à sa troisième édition est un évènement annuel qui réunit les auteurs, les éditeurs, les critiques littéraire, les libraires, les associations littéraires, les professeurs de lettres, les élèves et étudiants entre autres, autour des expositions, des conférences, des ateliers, des dédicaces, des panels de discussion, des concours, etc., dans le sens, d’une part, d’un brassage et, un renforcement des relations entre acteurs du livre de différents pays et, d’autre part, de renforcement des capacités des élèves et étudiants et de la nécessaire promotion du livre au sein de la population.

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L’écrivain togolais Ayi Hillah (Crédit photo: Togo Cultures)

Porté par Steve Bodjona, diplomate, écrivain et promoteur culturel togolais, l’édition de 2019 qui a pour thème « Livre, vecteur de Développement » aura lieu du 06 au 10 novembre au Palais des Congrès de Lomé. L’auteur invité sera Ayi Hillah, écrivain togolais résidant en Belgique pendant que le Cameroun sera dans son costume d’invité d’honneur. Outre le Togo, les pays participants viendront d’Afrique et d’Europe comme durant les deux dernières éditions. Les activités inscrites au programme sont les causeries littéraires dans les écoles et universités et dédicaces, les concours Miss Littérature, les concours inter-lycées de lecture, les compétitions scolaires de scrabble, les conférences et panels, le forum Livre-Jeunes, les expositions, les jeux, les spectacles, un espace-enfants, les ateliers d’écriture, la nuit des auteurs.

L’édition, le livre et la littérature sont un des creusets principaux de l’expression d’un peuple. Aujourd’hui, point n’est besoin de démontrer toute la plus-value qu’apporte la chaine du livre dans la formation et le développement du capital humain de nos différents pays, surtout en Afrique où la pensée a fortement besoin de se démocratiser dans tous les recoins du continent. L’éducation, l’accès au savoir et à la culture passent nécessairement aujourd’hui par l’accès au livre. Mais, il faut reconnaitre que la littérature au Togo, à l’instar de nombreux pays du continent notamment ceux qui appartiennent à l’espace francophone demeure encore un domaine quelque peu négligé dans l’action des pouvoirs publics en faveur du développement. L’existence d’une littérature de qualité dépend bien entendu de l’existence d’une écriture de qualité qui elle-même est souvent tributaire d’un lectorat exigeant, d’une critique fiable, d’une industrie du livre viable entre autres facteurs. Or au Togo, le constat est qu’il est encore très difficile d’appréhender clairement la politique du livre de l’Etat, et les conditions de l’émergence d’une littérature nationale effectivement consommée par les Togolais avant d’en envisager l’exportation. 

Des initiatives comme la Foire Internationale du Livre de Lomé, qui depuis quelques années, commencent par porter du fruit en revitalisant le secteur est à accompagner. Toutefois, il convient de soutenir la dynamique à travers d’autres actions qui mettent en contact les écrivains togolais avec le lectorat potentiel afin de créer des ponts de familiarités conduisant à la naissance de nouvelles habitudes de lecture. Car, force est de constater que le lectorat togolais semble très faible numériquement et peu d’auteurs togolais publiant au pays, sont lus véritablement par leurs compatriotes.

Adama AYIKOUE

Ingénieur culturel

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